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Aujourd’hui, plus personne ne se pose la question. Pourtant, l’instauration de tenues autres que blanches est le fruit d’une âpre bataille entre Japonais et Occidentaux au mitan des années 1990.

« En avril, j’ai assisté au zen-nihon. Les judokas étaient tous en blanc et j’ai pu admirer des beaux nœuds de ceinture plats. J’avais l’impression de revivre. » En se rendant à Tokyo pour assister à la plus prestigieuse des compétitions nationales, qui oppose les meilleurs lourds japonais dans un cadre austère et très traditionnel, Emmanuel Charlot, rédacteur en chef du bimestriel L’Esprit du judo, a savouré sa madeleine. Et remonté au temps lointain où le kimono bleu n’existait pas. N’était pas même envisageable.

En 1882, lorsque Jigoro Kano invente le judo en se fondant sur des techniques de ju-jitsu, il élabore une tenue résistant aux saisies et relativement ample pour laisser libre cours aux mouvements. Une tenue blanche exclusivement. La couleur (ou plutôt l’absence de couleur) n’est pas le fruit du hasard. Elle sied parfaitement à l’esprit que veut insuffler le créateur à sa nouvelle discipline. « Le blanc, c’est le symbole de la sobriété, de la modestie, décompose Emmanuel Charlot. Une couleur qui parle à tous pour une pratique que Kano voulait universelle. Et qui l’est devenue par son identité et ses valeurs fortes. »

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Par Florent Bouteiller